vendredi 7 novembre 2008

Aller au restaurant…

Bien Public – Le Vendredi 7 Novembre 2008 – Rubrique : Grand Dijon.

Le 1er vendredi du mois, ils n'y coupent pas : la famille Martin, frères et sœurs, dîne au restaurant. Pour la 300e, ils se retrouveront, demain samedi, par exception… Au Clos-des-Combottes, à Épagny.

LE livre d'or ouvre une nouvelle page : il ne manque que la note et les anecdotes au 300e restaurant que la famille Martin comptera à son registre.Demain soir - un samedi, par exception - Nelly, Claudette, Pierre, Jean-Louis et Michel, rituel mensuel, vont dîner en famille au restaurant. Les femmes, Monique, Marie-France et Catherine, sont comme d'habitude les bienvenues, ainsi que les enfants dans les grandes occasions.Le Clos des Combottes, à Épagny, attend l'assemblée élargie à trente convives.Grand Commandeur du 1er VendrediCette 300e ne sera pas la dernière : le livre d'or a large tranche. Jean-Louis, promu - à la 100e, au Chapeau-Rouge - Grand Commandeur du 1er Vendredi, honore sa charge avec un soin tout particulier. Il tient le livre d'or en secret : le registre va demain être révélé au grand jour.Sally, corniaud mâtiné de griffon, gardera la maison, un chalet entouré de verdure à Bèze. C'est leur village à tous, là où ils sont nés, celui où Jean-Louis, seul à avoir quitté Dijon, vit depuis sa retraite.Règle d'or : ne pas dérogerCes cinq-là sont de bons vivants, comme Marie leur aïeule : ses réparties (culottées) au chanoine Kir, curé du village (plein de répondant), font partie de l'histoire familiale. Heureux aussi de nourrir les liens entre eux… Une vraie famille, née d'Eugène Martin, enfant de l'Assistance et d'Anaïs Renaud, fille d'icelle. Meuniers de leur état.Le rituel leur est venu un beau jour d'août 1984. Ils aimaient sortir ensemble… Pourquoi ne pas en faire une institution ?Ainsi fut créée cette « fraternelle confrérie ». Avec sa règle d'or : ne pas déroger, sauf cas de force majeure.En vacances aux Sables d'Olonne ? Rien n'empêche ! Pierre n'hésitera pas à faire l'aller-retour un 1er vendredi. Et quand Claudette perd Patrick, son fils unique, âgé de 40 ans, du même mal que son père, elle s'y tient : ne pas y assister, en ce jour des obsèques, ne changerait rien à son chagrin.Il revient à chacun, à son tour, de décider du lieu. A Dijon, toujours et puis aux alentours. Jamais au même endroit, sauf nouveau propriétaire, comme au Relais à Bèze.Celui qui réserve sert l'apéro chez lui et annonce la destination du jour : self, bistrot, auberge ou grand restaurant, on goûte à toutes les cartes. On voyage à table : Grèce, Turquie et chinoiseries…Hasard du calendrier, c'est à Pierre qu'échoit de sélectionner la 300e, tout comme il le fit pour la 200e, optant pour les Marronniers d'Arc-sur-Tille.Jamais à la même tableDepuis la 100e, Jean-Louis consigne, en marge des menus et additions, notes et appréciations personnelles. 9/10 à l'Escargot, « le top du top » à bord de la péniche qui depuis a quitté le port du canal. 1/10 pour la fois où, dans une pataterie, jamais ne vint la suite après l'entrée. 3/10 là où l'attente a été d'1 h 30.Contents quand on leur offre le champagne, le café ou, rarement, le digestif. Comme au Central, pour le 20e anniversaire, dans une salle réservée tout exprès. Estomaqués au restaurant les Artistes où la patronne leur laisse le luxe d'estimer la note à payer. Surpris et ravis au bistrot-du-Stade qui, sans payer de mine, réserve un dîner de roi.Depuis la 200e, donc, « on fait les extérieurs ». La 299e en octobre les a emmenés au Galopin de Belleneuve. Accueil : 8/10 ; cadre : 8/10 ; carte : 9/10… de la vraie cuisine dans ce petit pub, style anglais.

La 300e, demain, revient au Clos-des-Combottes, à Épagny. Pour avoir le plaisir de partager avec enfants et amis ce lieu des plus agréables. Une fois n'est pas coutume, on prendra l'apéro sur place. Un samedi et sans garder la surprise : question d'organisation.Elisabeth HUARD